Paroles.....
"On avait trois chambres, c'est tout. On était serré. On couchait en haut, dans une chambre au-dessus de la grange, y'avait pas de chauffage. On mettait des couvertures. Y'avait des vaches. Les vaches étaient là. Comme dans les anciennes fermes. Vous savez ce que c'est qu'une ferme ! Y'avait les cochons... fallait toujours faire quelque chose ! Vous étiez toujours dehors ! Il fallait faner ! Amasser le foin pour l'hiver ! Oh ! C'est dur, ça. C'était souvent pour le dimanche qu'on avait le plus de travail. Y'avait plein de bonhommes qui venaient faucher, à la faux. Des autres avec des machines. L'après-midi c'était nous qui étions à ramasser le foin, et c'était tout au râteau.
C'étaient des moments fatigants.
De quatre heures à onze heures du soir on était debout !
On gagnait pas des centaines de mille, va. Oh non.
C'était pauvre.
"
(Paroles de résident )
En 2008, les Vosges comptent 58 maisons de retraite et plus de 5150 résidents
Ce texte est tiré d'un ouvrage résultant d'une résidence d'artiste accueillie en 2007-2008 dans neuf maisons de retraite des Vosges. Il part d'un constat fort : la vie en communauté engendre toujours une forme d'anonymat ; aussi, travailler sur le thème du souvenir et du récit de vie, sur l'histoire individuelle et sur la mémoire, comme l'ont fait, à titre expérimental, dix maisons de retraite des Vosges, est une démarche incontestablement pionnière.
Marie Bouts , accueillie en résidence dans le département des Vosges, a fait pénétrer une figure intrigante, celle de la collecteuse de mémoire.
Avec les résidents, nous sommes allés au spectacle qui
redonnait -dans un décor dépouillé- les paroles sorties de la
mémoire des résidents. Un "temps retrouvé"
Après le spectacle , goûter au soleil à l'espace Berlioz à Plombières-les-Bains